Hommage à Chester Bennington

Publié le 20 Juillet 2017

Hommage à Chester Bennington

Le texte suivant est juste un hommage très personnel parlant de la place du groupe Linkin Park dans ma jeunesse, ainsi que celle de son chanteur Chester Bennington, décédé il y'a quelques heures. La photo ci-dessus a été prise le 25 octobre 2010, lors de leur concert à Bercy.

J'ai appris il y'a quelques heures le suicide de Chester Bennington, chanteur du groupe Linkin Park. Cette nouvelle m'a beaucoup touché, Linkin Park étant, avec Deftones, Korn ou Limp Bizkit, un groupe important de mon adolescence.

Linkin Park était un groupe qui me permettait, lorsque j'avais 14 ans, de ne pas sombrer dans la tristesse, en transformant cette dernière en moteur, par la colère et l'envie de se battre pour s'en sortir. Oui, c'était du métal pour ado émo mal dans sa peau, mais c'était le meilleur groupe de métal pour ado émo mal dans sa peau. Que ce soit la peine de coeur, l'impression d'être incompris par ses amis, sa famille ou la société, la peur de ne pas réussir à être quelqu'un, la colère que l'on garde en soi parce qu'on a pas le droit de la laisser sortir… Qu'il les chante ou les hurle, les paroles de Chester Bennington avaient un réel écho en moi, tandis que j'écrivais le nom du groupe au blanco sur mon Eastpack (avec le “PARK” sous le “LINKIN”, les vrais savent).

Collégien, j'avais enregistré chacun de leurs singles sur ma cassette audio quand ces derniers passaient sur Europe 2. Mes premiers souvenirs de Linkin Park sont donc un enregistrement un peu dégueu de “In the End”, avec Maurad ou Cauet qui parle par dessus l'intro. Linkin Park était aussi synonyme de se sentir un peu seul contre tous. Ca peut prêter à rire vu le succès incroyable qu'ils avaient, mais pour mes parents c'était du bruit inaudible, et pour mes potes qui eux étaient “des vrais métalleux qui écoutent Slayer et Pantera” c'était de la variété pop. Et moi je me roulais dans cette position d'incompris en écoutant à fond “A place for my head”, “Given Up”, “Faint” ou “From the Inside” en me disant qu'un jour, je trouverais une nana qui me kiffera pour ce que je suis et nous aussi on tatouera nos doigts respectifs en guise de bagues de fiançailles. Ca m'a duré jusqu'au lycée, où dans mon groupe de métal on reprenait “One Step Closer” (je devais pour ma part hurler “Shut up when I’m talking to you, Shut Up, Shut Up, Shut, Uuuuuup”)

Linkin Park était un groupe pop dans un milieu musical où on utilise le terme “commercial” à la place de “populaire”. Récemment hués dans divers festivals, ça m'avait énormément peiné, je trouvais ça triste qu'on interdise à un groupe d'essayer de faire autre chose et qu'on l'accuse de le faire uniquement pour des raisons mercantiles. Peut-être que Linkin Park rêvait d'être Coldplay je ne sais pas, perso j'adorais les voir naviguer dans différents styles, passant de “Meteora” à “A thousand suns”, de l'album avec Jay-Z à “One more light”. Je vous invite à vous refaire l'intégralité de leur discographie, y'a des trucs géniaux dans chaque album, même les derniers.

J'ai grandi, les paroles ne me parlent plus vraiment. Mais ma tête continue de bouger sur les riffs de guitare et j'essaye toujours de faire les mêmes vibratos que Chester Bennington sur les refrains. Et je ne crois pas que ce soit de la simple nostalgie, je crois que je continuerais à prendre mon pied sur “Hybrid Theory” pendant de nombreuses années. Aujourd'hui, toutes les personnes qui étaient ados au début des années 2000 sont tristes. La mort d'un artiste qu'on aime est toujours difficile, encore plus quand il fait parti de notre jeunesse, encore plus quand c'est un suicide. RIP Chester Bennington. Merci pour tout, ton groupe de métal pour ado émo mal dans sa peau a marqué une génération. Même si par ta faute j'ai acheté des lunettes de soleil à verres oranges et j'ai failli faire n'importe quoi avec mes cheveux à plusieurs reprises.

Rédigé par Florent Bernard

Publié dans #Divers

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